jeudi 9 février 2012

La Religion de Tim Willocks


J'ai eu l'occasion de lire ce livre l'automne dernier et me rends compte que je ne l'ai pas chroniqué ici sans me faire vilipender par certains des habitués. Je m'y emplois donc aujourd'hui avant d'être maudit jusqu'à la 8ème génération et demie.

La Religion, du nom donné à l'ordre de Malte, est un gros pavé de 1000 pages qui peut faire peur au premier abord mais qui se lit plus que facilement. On est même surpris d'y revenir sans entrain particulier mais inlassablement. Ce fut le plus étonnant pour moi puisque le sujet du livre, le siège de Malte par les troupes ottomanes en 1565, me permettait de m'appuyer sur une relative bonne connaissance de l'armée ottomane à défaut d'en savoir un peu sur l'ordre de malte mais rien sur le siège de 1565; le livre risquait donc de mettre relativement indigeste s'il s'était contenté d'exposer les faits et les connaissances avec l’extravagance et les caricatures qui caractérisent généralement les romans dits "historiques". Ben là, c'est pas le cas et c'est tant mieux.

C'est un excellent livre pour découvrir pas mal des aspects du XVIème siècle méditerranéen. En cela il ne m'a pas apportait grand chose mais les informations historiques sont tellement distillées au milieu de phases d'actions ou de romances qu'on arrive à prendre connaissance de pas mal de chose sans s'en rendre compte. En effet, chaque étape du livre est un mélange de plusieurs composantes alliant la geste épique, au conte philosophique, avec un zeste de romance courtoise et/ou grivoise, plus un exposé sur la vie sur les bords de la méditerranée au XVIème siècle, le tout judicieusement imbriqués les uns dans les autres avec comme liant un style totalement transparent. C'est à dire qu'on ne se rend compte de rien. On arrive à la page 500 sans attendre la 501ème, mais on le reprend quand même porté par rien de spéciale, mais tout d’indispensable.

En fait, c'est un livre qui n'a peut être aucune qualité mais qui n'a pas un seul défaut. Même celui du poids et du nombre de page ne vaut pas dans son cas car on arrive à la fin sans qu'il vous ait pesé le moins du monde si ce n'est dans votre sac en allant au boulot :D

Pour ma part, et à l'aune de mes piètres connaissances, je n'ai relevé aucune incongruité historique. J'ai pas même levé un sourcil et les ficelles littéraires sont très ténues si pas invisibles.

La Religion de Tim Willocks est un excellent duvet douillet avec lequel il fait bon voyager dans d'autres temps, en d'autres lieux et en plus, vous apprendrez certainement des choses se faisant (en tout cas ça peut vous dispenser de lire les 3 tomes de Fernand Braudel :mrgreen: ).

STéphane

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