samedi 26 mars 2011

Ciné : La princesse de Montpensier


Attiré par la période, j'avais hésité à aller voir ce film au cinéma. Mais hier soir, j'ai eu l'occasion de le voir ce que je ne regrette pas.

De facture classique, le film est un vrai reposoir tellement les dialogues sonnent justes. Moi qui vitupère souvent contre ma langue natale (il m'est insupportable de mettre 2 p à insupportable :mrgreen: ), j'avoue que ce film est l'occasion de montrer l'une des plus attirantes de ses facettes. Tant au niveau du dit que du non-dit. Une bien belle facture qui m'a remémoré de vieux films. Bref, un film pas trop dans notre époque qui fait du bien au cerveau tant par la finesse de ses propos que par la justesse de ses a propos.

N'étant pas critique de cinéma, ayant des goûts qui ne cadrent généralement pas avec la chthonienne notion de "Grand Public" et très orienté jeux d'histoire, voici quelques remarques en vrac sur le film


La distribution :
  • La princesse/Mélanie Thierry : disons le tout de suite, j'aime pas les grosses lèvres, du coup, l'actrice ne fait absolument pas partie de mes idéaux féminins, elle part donc avec un handicape certain. Même les deux scènes de nues n'ont pu susciter chez moi la moindre complaisance vu que je la catalogue à priori dans le registre des forts potentiel d'emmerdeuse insupportable. Ben là, ça s'est néanmoins très bien passé. Au contraire, cela contribue à rendre crédible l'évolution psychologique du personnage. Je dis pas que quelqu'un d'autre ni serait pas mieux arrivé, mais je dis qu'elle s'en sort très bien pour moi et c'est bien suffisant. (oui, je sais, je ne m'arrête qu'au apparence pour porter un jugement, mais le cinéma c'est avant tout des images et je me limite à ce culte là sans chercher à savoir si l'acteur/trice est en fait tout autre chose que ce qu'il/elle parait à l'écran ;) ).

  • Le prince/Grégoire Leprince-ringuet (nom prédestiné :mrgreen: ) : avec sa voix insupportable de faussé même pas déniaisé on pourrait le croire tout droit sorti de la belle bande de vainqueurs de chez nanarland prêt à couler définitivement le film dès sa première apparition mais là aussi, il n'en est rien, au contraire, cela lui donne des accents juvéniles qui contribuent à renforcer les traits du personnage et à le rendre crédible. Dommage que le scénario ne prévoit pas une bonne crise d'hystérie des familles, il aurait été parfait.

  • Henri de Guise/Gaspard Ulliel : Disons que si l'acteur est plus crédible en paysan breton (voir un long dimanche de fiançailles) qu'en duc lorrain, c'est surtout dû à sa démarche pataude plus qu'à son physique de jeune premier qui sciai bien au personnage.

  • Le comte de Chabane/ Lambert Wilson : Habitué à le voir jouer des jeunes-beaux, j'ai un peu tiqué à le voir dans un rôle de vieux-beaux. Mais bon, le gars connait son métier et je l'ais bien apprécié dans ce rôle d'humaniste condamné à la solitude par ses croyances hétérodoxes.

  • Les autres personnages sont du même cru. Pas de fausse note, enfin pour moi qui n'ai aucune envie de suivre les acteurs tout au long de leur carrière.


Les scènes de guerre

Peu de scènes dites de guerre dans le film. Deux batailles et un petit massacre de la St Barthélemy que l'on peut ranger dans les scènes d'action du film auxquelles il faut rajouter un ou deux duels.
Pas de vraies batailles, dans tout les cas on montre que le même moment de la bataille, celui où le choc s'est fait et la bataille certainement déjà acquise au vainqueur mais où des combats sporadiques s'essaiment sur tout le champ de bataille. Impossible de savoir qui est contre qui, c'est à ce demander si les belligérants le savent eux même ce qui est un bon moyens de rendre compte d'une guerre civile en général et des guerres de Religions en particulier. C'est bref et efficace. D'ailleurs c'est tourné de façon un peu différente de ce qu'on a l'habitude de voir. D'abord c'est plein champ; pas de plan serrés pour rendre compte du nombre, mais un choix délibéré de montrer la totalité d'un vallon parcouru de blessés, de mort, de combats éparses. L'effet n'est pas mal, loin d'y voir un manque de moyen chronique, on pense immédiatement à un coin de champ de bataille livré à lui même.



Les scènes de Duels :

Que ce soit en bataille ou lors de duels proprement dit, ce sont les scènes qui m'ont fait le plus d'impression (attention, joueur de jeu d'histoire inside :mrgreen: ). En effet, ils sont dépourvu de la moindre once de spectacle. On n'assiste pas à des échanges sportifs et spectaculaires dignes des bretteurs oniriques à la D'Artagnan ou Zorro. Les gestes sont emprunts de maladresses et d'hésitations naturelles, les passes rapides (surtout en bataille : une, deux passses blessure. Une, deux passes, blessure ...) et simples ce qui les rends encore plus brutales.
Je les trouve très bien réussi. Simples, humbles, efficaces et réalistes sans fioritures anachroniques ou déplacées.

En écrivant cela, je me rend compte que cette dernière remarque peut tout à fait convenir à l'ensemble du film. Pas un film d'histoire (la trame reste avant tout amoureuse), mais un film qui raconte quelque chose, efficace et non dénué d'un réel intérêt. Si vous en avez l'occasion, visionnez le.


La bande annonce qui raconte à peut prés tout le film mais son intérêt résident plus dans la façon de raconter l'histoire que dans l'histoire elle-même, cela n'est pas gênant sauf si ça vous donne pas envie de voir le film.


Stéphane

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